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Myriam Pomerleau

A toi qui as déjà vécu de la violence dans une relation ...

La violence dans les relations peut parfois passer inaperçue ou être synonyme de honte et culpabilité. C’est un défi de reconnaitre qu’on vit de la violence lorsqu’on est dans la relation mais peut-être pourras-tu la reconnaitre dans tes relations antérieures.

Tous les couples ont des chicanes, mais ce n’est pas nécessairement de la violence. Il est important de faire la différence entre une chicane de couple et la violence conjugale. La chicane de couple se caractérise par un argumentaire ou un débat basé sur une différence. L’objectif est de sortir gagnant·e de ce débat. Les deux partenaires ont autant de pouvoir. La violence conjugale est composée d’une agression (voir les formes de violence plus bas). L’objectif est d’avoir le pouvoir ou de contrôler l’autre. La personne qui vit la violence (la victime) doute de son argumentaire et pourra subir des conséquences si l’autre (l’agresseur·e) ne peut la contrôler.

Photo by veeterzy on Unsplash

Le cycle de la violence

Lorsque tu es dans une relation violente, il se peut que tu te sois retrouvé·e dans un cycle bien définit. Au début, tu es en lune de miel, tout est beau, tout le monde est gentil. Ensuite tu commences à sentir que quelque chose ne va pas, que les silences sont lourds, que les regards sont menaçant : c’est l’escalade de la tension. Tu essaies d’améliorer le climat et tu fais attention à tes paroles et gestes. Finalement il y a l’épisode de violence – physique, psychologique, verbale, sexuelle ou économique. Tu te sens triste, humilié·e. Pendant que l’agresseur·e essaie de justifier son comportement, tu as peut-être l’impression que c’est de ta faute et tu essaies de comprendre ce qui s’est passé. Et on retourne à la lune de miel où l’agresseur·e demande pardon. Tu lui donnes une chance car tu vois qu’il·elle essaie de changer. Le cycle recommence et à chaque fois les épisodes de violence se rapprochent.

Les formes de violence

On connait tous la violence physique où l’agresseur·e frappe, lance un objet ou te contraint de manière physique. Il y a également la violence verbale où il y a des éclats de voix, des cris et des injures. La violence psychologique est caractérisée par du mépris, de l’humiliation et du dénigrement. La violence sexuelle ça peut être qu’on te force à avoir des rapports sexuels ou qu’on te force à adopter une pratique sexuelle que tu n’as pas envie de faire. Finalement la violence économique c’est le contrôle de tes revenus et dépenses.

Peu importe la forme de violence, la violence conjugale est vécu dans toutes les formes de couples : autant hétérosexuelle que gai ou lesbienne. La différence pour les couples de mêmes genres est que la violence aura une connotation homophobe (p.ex une violence psychologique - « t’es juste une tapette »).

Pourquoi rester dans la relation violente?

Ce n’est pas facile de mettre fin à une relation où il y a de la violence car elle peut s’installer tranquillement et emprisonner graduellement la victime. Plusieurs raisons peuvent t’avoir incité·e – peut être de manière inconsciente - à rester dans cette relation violente. Étais-tu en amour avec cette personne? Voulais-tu être loyale à ton·ta partenaire? C’était peut-être la solution la moins pire à ce moment là dans ta vie? Peut-être que tu n’étais pas conscient·e que tu étais dans une relation violente? Que c’était cohérent avec ta vision du couple? Que tu ne croyais pas que tu pourrais retrouver l’intensité de cette relation avec une autre personne?

Et après?

Si tu as vécu de la violence dans une ancienne relation amoureuse, c’est normal que ça prenne du temps pour entrer dans une nouvelle relation. La violence que tu as vécue a probablement diminué ton estime de soi. Le chemin pour apprendre à te réaffirmer et pour reprendre contrôle sur ta vie peut être long et difficile. Respecte ton rythme et entoure toi de personnes qui vont respecter tes choix. Tu peux également aller chercher de l’aide professionnelle, dans les organismes communautaires ou même en psychothérapie, si tu sens le besoin d’être accompagner pour t’aider à remonter la pente.

Myriam Pomerleau, M.A. sexologue clinicienne

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