À toi, mon futur enfant
Ça fait maintenant quelques jours que je cherche comment aborder le sujet avec toi. Tout d’abord, parce que je n’ai pas encore eu la chance de rencontrer la merveilleuse personne que tu deviendras, mais aussi parce que ma tête se promène entre questionnement et consternation.
Tu comprendras que j’ai toujours et que je voudrai toujours que tu te respectes. Je sais qu’il n’y a pas de manuel, qu’on élève nos enfants au meilleur de nos capacités et que le fait de t’avoir sera assurément le plus beau cadeau que la vie ne m’aura jamais donné. Je veux seulement que tu saches combien je t’aime et combien il est important que tu t’aimes tout autant. N’oublie jamais une chose; le monde t’appartient, et ça, je ne veux jamais que tu en doutes.
Pourquoi je te dis tout ça? Parce que dans les derniers jours, j’ai l’impression qu’on a fait la lumière sur la laideur de notre époque, la laideur de notre monde… J’ai l’impression qu’on vient d’arracher le «band aid» collé sur le bobo depuis trop longtemps, d’un coup sec.
Je ne t’apprendrai jamais à donner le premier coup, mais je vais m’assurer que tu saches que si jamais quelqu’un essai de te faire subir quelque chose que tu ne veux pas ou qui va à l’encontre de tes valeurs, t’as le droit de donner un coup, je te permets même d’en donner un « cristi » de bon pour t’assurer que la personne qui t’aura fait sentir comme un moins que rien a compris et qu’elle n’aura pas l’intention de recommencer sur quelqu’un qui pourrait être plus faible que toi.
Aucun emploi, aucun avantage et aucun bénéfice ne pourra jamais te forcer à faire quelque chose que tu ne veux pas faire. Je ne veux jamais que tu protèges quelqu’un qui ne le mérite pas. Tu ne devrais pas non plus accepter qu’on te parle comme une moins que rien parce que tu as moins d’expérience dans un domaine et tu ne devras jamais accepter que quelqu’un en position d’autorité ou PAS te touche ou te demande des trucs complètement insensés pour obtenir ce pour quoi l’expression « travailler comme un bœuf » existe.
Mais toi, mon enfant, toi, la prunelle de mes yeux, je veux aussi que tu apprennes à faire la part des choses. Je souhaite que tu aies le jugement et surtout l’empathie pour être capable d’évaluer chaque situation à sa juste valeur. On ne crie jamais au loup, on ne ment pas non plus et on tolère encore moins une situation dans laquelle nous ne sommes réellement pas bien. Je veux que tu aies la force de te lever pour qu’on t’entende, je veux que tu aies la patience d’attendre avant de parler lorsque ce sera nécessaire, je veux que tu sois entouré d’amour lorsque tu en auras besoin pour te relever, je veux que tu t’affirmes, mais je veux que tu le fasses de la bonne façon.
Comprenons-nous bien, je ne suis pas en train de te dire de devenir paranoïaque et de repousser n’importe qui voulant bien faire en te lançant un compliment. Peut-être même que cela ne t’arrivera jamais, peut-être que tu n’auras jamais l’occasion de lire ce texte parce que tu sauras déjà très bien imposer tes limites.
Alors à toi, ma fille que j’aurai peut-être un jour; soit forte, soit heureuse, ne soit pas craintive de tout et fait confiance. Et n’oublie jamais; personne n’a le droit de te demander de choisir entre tes valeurs et un emploi.
PS :
À toi, qui est en train de lire ce texte et qui pourrait avoir été la personne en tord; pense à tes enfants, pense à tes neveux et nièces, pense aux gens que tu aimes et imagine quelqu’un que tu ne connais même pas qui se permet de les toucher à des endroits qui ne font aucun sens ou qui se permet de leur passer des commentaires complètement déplacer sur les magnifiques personnes qu’elles sont…
Tu vois?
C’est exactement ça que tu crées quand tu touches tes « victimes » ou que tu passes des commentaires complètement déplacés «juste pour faire une blague ».
Loune X