La douleur du rejet
Être rejeté·e, ça fait mal. Les sentiments d'être inadéquat·e ou de pas être important·e peuvent être envahissants. On rumine le passé, cherchant les éléments qu’on regrette et qu’on aurait voulu changer. On peut se demander si on est anormal·e ou dysfonctionnel·le. Lorsqu’on a été blessé, il est également légitime que la peur d’être encore rejeté·e nous éloigne de nouvelles opportunités. Alors comment continuer à avancer malgré les expériences de rejet? Comment gérer la douleur qui en découle?
On ne peut évidemment pas ordonner à l'autre de nous aimer ou d’essayer plus fort pour que la relation fonctionne. Lorsque quelqu'un nous rejette, nous n’avons pas de contrôle sur leur décision. Se battre contre cette décision prolonge plutôt la souffrance dans une guerre perdue d'avance.
Devant une telle situation, d’autres peuvent essayer de minimiser la douleur. Essayer d’être brave fonctionne un instant mais la blessure revient car elle n'a pas été considérée ou digérée. Il pourrait être plus aidant de permettre à la peine, à la colère ou à tout autre émotion d’exister.
Permettre à une émotion d’exister c’est comme laisser le processus de digestion faire son travail. Il faut que tous les organes décomposent puis assimilent les nutriments de cette expérience difficile. Ensuite on peut retrouver l’envie d’être en relation, ou pour continuer ma métaphore, l’appétit. Cette digestion aura une durée variable selon la valeur accordée à la relation qui s’est brisée. Chaque aliment ou chaque expérience est différente et sera digérée plus ou moins rapidement. Il faut permettre au processus de digestion émotive de faire son travail même si ça peut donner mal au ventre pendant un moment.
Le mal de ventre se produit lorsque l’on reste coincé avec une histoire. Voici des exemples d’histoire qu’on peut ruminer et qui peuvent causer un mal de ventre ou une indigestion : idéaliser la relation ou la personne qui nous a rejetée, retourner la colère contre soi-même, se dévaloriser. L'indigestion peut aussi se produire si l’on a une difficulté à faire de l’espace pour la colère et la peine envers la personne qui nous a rejetée, une difficulté à tolérer la solitude qui découle de l’expérience de rejet ou une difficulté à accepter que les choses changent, qu'il y a des fins.
Il est important de prendre un rendez-vous avec soi-même pour observer ce qui se passe à l'intérieur. Pour ce faire, il est aidant de mettre ses jugements sur soi-même de côté et faire de la place pour l'auto-compassion. En d'autres mots, il faut arrêter de se taper sur la tête et prendre soin de soi comme on prendrait soin d’un·e bon·ne ami·e qui vit une période difficile. Je te suggère de relire mon article précédent pour t'aider.
Myriam Pomerleau, M.A. sexologue, psychothérapeute myriampsexologue.com Facebook